jeudi 21 août 2014

Recette Bonnes frites

Préparation :10 mn
Cuisson :10 mn

Ingrédients (pour4 personnes) :
- 1 kilo de pommes de terre de type Bintje
- de l?huile de friture (traditionnellement, les frituriers belges utilisent du blanc de b?uf, parfois additionné de graisse de porc ou de mouton, ce qui donne ce goût particulier aux 'frites de friture', mais je préfère de loin l?huile, les frites étant alors plus légères et plus digestes ; toutes les chaînes de distribution commercialisent de bonnes huiles pour friture, qui se valent à peu près

Préparation :

Peler les pommes de terre et les laver, puis les détailler en parallélépipèdes à base carrée d?environ 1,5 cm de côté (en d?autres termes, en grosses frites). Les laver à nouveau et bien les sécher dans un torchon à vaisselle propre.

Les faire cuire une première fois dans l?huile chauffée à 150°C, pendant 7 à 8 minutes. Il ne faut pas surcharger la friteuse: pour 1 kg de pommes de terre, cuire 1/3 des frites à la fois.

Laisser refroidir les frites, le temps de prendre l?apéro ou de préparer le reste du repas.

Cuire les frites une seconde fois dans l?huile chauffée à 190°C pendant environ 3 mn (elles doivent être croustillantes sans être dures).

Servir les frites aussitôt, accompagnées d?une salière: je déconseille de les saler à l?avance, car, d?une part, les frites ramollissent alors, et d?autre part, je n?aime pas le sel sur les frites (comme ça, chacun sale comme il vaut).Les bonnes frites de chez nous furent l?accompagnement quotidien des repas de mon papa, qui leur doit malheureusement des artères bien bouchées... Je dois donc conseiller de consommer avec modération ce parangon de la cuisine belge.A propos de frites, coupons les ailes à deux canards :<BR>- contrairement à leur dénomination américaine de french fries, qui suggère une origine française, les pommes de terre frites sont bien d?origine belge: l?on se rappellera que la pomme de terre a été importée en Europe par les conquistadores, qui en avaient fait la connaissance dans les Amériques, et elle se répandit immédiatement dans tout le monde espagnol. Or en ce temps-là, la Belgique, qui faisait partie de l?empire de Charles-Quint, était espagnole (elle était d?ailleurs alors dénommée Pays-Bas Espagnols). L?usage de la pomme de terre se répandit donc en Belgique plus d?un siècle avant que Parmentier ne l?introduise en France, et les noms courants qu?elle y porte restent le signe de son origine: patate, de l?espagnol batata (lui-même dérivé d?un nom indien semblable), nom qui plus précisément devrait désigner la patate douce, tubercule proche par la forme de la pomme de terre; Canada, nom qui réalise l?union de l?Amérique lointaine et de la francophonie si chère au c?ur des wallons; crompire, de l?allemand krumpire (poire de terre), parce que Charles-Quint était tout à la fois souverain d?Espagne et Empereur d?Allemagne (la principauté de Liège est d?ailleurs restée membre du Saint Empire Romain Germanique jusqu'à l?époque de la révolution française).<BR>Le lecteur attentif objectera que, s?il est ainsi établi que les pommes de terre ont été connues des belges bien avant que leurs voisins français n?en fissent leur ordinaire, cela n?établit pas l?origine de la frite elle-même... C?est là qu?intervient la tradition orale (ou, selon certain, la légende), fondement habituel des prétentions chauvines: il était à Namur une coutume selon laquelle on se régalait de petits poissons frits, pour célébrer les dons que la Meuse faisait à ses fils et filles. Or il advint que les petits poissons vinrent, vinrent, vinrent à manquer. Les namurois, ingénieux comme de coutume, eurent l?idée de les remplacer par des morceaux de pommes de terre de forme semblable, qu?ils firent frire. La frite était née et nul n?imaginait alors que, par l?entremise intéressée de Messieurs Mac Donald, Quick et autres Colonel Sanders, elle partirait quelques siècles plus tard à la conquête du monde en accompagnement obligatoire de viande hachée et de poulet reconstitué.<BR>Jusqu?il y a une vingtaine d?années, les édicules où oeuvraient frénétiquement les spécialistes de la confection et de la distribution des frites portaient fièrement, en Belgique francophone, le nom de friture, et en flandre le nom de frituur, ce qui était à la fois typique et pratique, le belge se déplaçant dans une autre région que la sienne pouvant aisément savoir où se procurer ce qui est, en définitive et avec la monarchie depuis Albert Ier, le seul ciment de la belgitude. Etait-ce pour bannir tout régionalisme dans le parler de chez nous (ces beaux mots de mon enfance que le maître d?école soulignait en rouge avec la mention marginale 'belgicisme!', le traître), ou pour définitivement empêcher qu?un même concept puisse être recouvert par un mot de même prononciation en français et en flamand, ce qui mettait manifestement en péril le fragile équilibre de l?état fédéral belge et de ses communautés culturelles, toujours est-il qu?il fut déclaré urbi (bruxelli) et orbi que le terme friture ne pouvait désigner qu?une assiettée de poisson dégoulinant de graisse chaude et malodorante, et que les baraques à frites seraient désormais dénommées, pompeusement mais correctement, friteries. Loin de moi l?idée de contrecarrer cet assaut de correction linguistique, après tout phénomène rare dans les préoccupation des représentants de la nation et de tout qui incarne la conscience du peuple, mais je constate que l?Encyclopédie Larousse donne, pour le mot friture, la définition, entre autres, de baraque à frites, et que même Littré (que je ne soupçonne pas d?avoir utilisé les pages de ses invendus à faire des cornets) reconnaît pour friture l?établissement où l?on prépare des sardines à l?huile (ce qui prouve indubitablement la réalité de la légende namuroise citée ci-avant, le grand lexicologue persistant à confondre pommes de terres frites et petits poissons à l?huile). Bref, cependant que les wallons s?obstinaient à bannir de leur vocabulaire le terme friterie pour être de bon bec (qui n?est que de Paris), les détenteurs de l?authenticité francophone l?adoptaient. Lè-y?m ploré!Publier sur mon mur(function() {//chargement asynchrone du script de "share"var domscript = document.createElement("script");domscript.type = "text/javascript";domscript.src = "http://static.ak.fbcdn.net/connect.php/js/FB.Share";domscript.async = true;document.getElementsByTagName("head")[0].appendChild(domscript);} ());

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